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Collège municipal, couvent et collège des Barnabites, hôtel de ville, puis école communale de filles (aujourd'hui détruit)

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Dax

Le premier collège municipal est certainement fondé à Dax dans le 2e ou le 3e quart du 16e siècle. En effet, d'après un contrat du chapitre de 1556 cité par Paul Lahargou, le collège existe au moins depuis cette date. L'historien dacquois André de la Serre écrit, vers 1574 : "depuis peu de temps, on a dressé et bien bâti un beau collège, où la jeunesse de la dite ville et pays d'alentours est bien instruite". En outre, il figure sur le plan schématique de 1568 (BNF), sur la parcelle étudiée ici, à l'est de la ville, contre le rempart. D'après Antoine Degert (L'Ancien collège de Dax), le collège comprend alors 3 régents (donc 3 classes), indistinctement religieux et laïques. Il est financé aux 3/4 par la ville et le reste par le chapitre.

Au début du 17e siècle, la ville souhaite confier l'instruction de la "jeunesse" à une congrégation religieuse. À la demande de l'évêque Philibert du Sault (1623-1638), de Bernard de Poyanne, gouverneur de la ville, et d'Henri de Poyanne, sénéchal des Landes, quelques Barnabites (également appelés Paulistes) du collège de Lescar (Pyrénées-Atlantiques) s'installent à Dax pour fonder un nouveau collège (contrat daté du 9 juillet 1631, AM Dax) qui compte 8 professeurs. Un document des archives municipales indique : « Le 9 juillet 1631 fut créé le collège de Dax : la ville traita avec les Barnabites moyennant qu’ils eussent un préfet et cinq régents ou professeurs, y compris la classe de philosophie. La ville leur assura 400 livres par an et l’évêque unit à leur collège la cure de Sabres et le prieuré du Saint-Esprit avec la cure annexe de Cambran." (2 Mi 16)

Le collège figure à la lettre L sur le plan de de Classun en 1638. L'établissement s'établit certainement dans les locaux de l'ancien collège mais effectue des travaux tels que la construction de la chapelle entre 1661 et 1690. À son apogée, entre 1660 et 1690, le collège accueille jusqu'à 200 élèves. Une déclaration du supérieur P. Dom Germain Darmaillacq en 1690, conservée aux archives nationales et citée par Lahargou, apporte une description succincte des lieux : "une église, un appartement pour la demeure des religieux, un autre appartement pour les classes, avec un petit jardin." En 1703, le collège acquiert une place et une maison contiguë en vue de construire une extension qui est réalisée vers 1710. D'après l'enquête réalisée par les procureurs du roi et de la ville "le public ne recevra aucune incommodité de cette avancement sur la rue publique, et que même ce quartier en recevra une décoration par l'alignement." (AD Landes, E Supplément 88 BB 126 (?)). Les revenus du collège, en plus des étudiants, proviennent des métairies qu'ils possèdent dans plusieurs communes des Landes (voir Annexe). La communauté disait également la messe dans la chapelle du St-Esprit, au Sablar, tous les dimanches et fêtes.

Le collège connaît un rapide déclin dès le début 18e siècle (une cinquantaine d'élèves vers 1708) et ne cesse de péricliter. L'adhésion des Barnabites aux principes jansénistes n'en est apparemment pas l'unique facteur (voir annexe). En 1772-1773 l’église des Barnabites sert de salle de réunion pour les assemblées révolutionnaires. La Révolution et la suppression des congrégations religieuses enseignantes en 1792 provoquent la dispersion des Barnabites et la fermeture du collège.

En 1798, Pierre Giraud, enseignant, obtient l'autorisation de la municipalité d'occuper les locaux des Barnabites pour ouvrir une école. Celle-ci déménage à l'ancien couvent des Ursulines en 1801 (IA40002235).

De 1806 à 1822, l'ancien collège accueille les tribunaux, la mairie et la sous-préfecture. La rue des Barnabites prendra à cette époque le nom de rue de la Mairie. La chapelle devient une salle de spectacle à une date inconnue. Un état des lieux de 1847 indique la destination des locaux : dans l'aile ouest se situe le tribunal et la sous-préfecture ; le corps central (ancienne chapelle) accueille une salle de spectacle ; la partie est en "U" est occupée par la mairie.

D'après le POSHA, un cafetier et un maçon occupent une partie des locaux en 1830. En 1854, la partie occidentale est démolie pour faire place au nouveau palais de justice (IA40002242). En 1875, l'école communale laïque (puis école de filles du Tribunal) s'installe dans la partie orientale. Les derniers vestiges de l'ancien collège sont démolis en 1914 lors de la reconstruction de l'école qui prend le nom d'école Carnot (IA40002244). La cave du palais de justice et un mur mitoyen entre celui-ci et l'ancienne école conserveraient des vestiges en brique de l'ancien établissement religieux (POSHA).

Périodes

Principale : milieu 16e siècle (détruit)

Principale : 2e quart 17e siècle (détruit)

Principale : 2e moitié 17e siècle (détruit)

Secondaire : 1er quart 18e siècle (détruit)
Dates

1631, daté par source

Le collège se situait à l'est de la ville, contre le rempart est, au sud du couvent des Cordeliers. Il était délimité, à l'ouest, par la rue des Fusillés et au sud, par la rue des Barnabites. D'après le plan de 1806, l'ensemble était aménagé autour d'une cour principale jouxtant le couvent des Cordeliers, au nord. À l'angle de la rue des Barnabites et de la rue des Fusillés se trouvaient un corps rectangulaire. La chapelle orientée donnait sur la rue des Barnabites et était parallèle à celle-ci. Au sud-est, trois corps de bâtiment formaient un "U" autour d'une petite cour donnant sur la rue des Barnabites (c'est cette partie qui fut aménagée en école en 1875). À l'est se trouvait un bâtiment de plan allongé et un autre rectangulaire, certainement à usage de dépendances.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Dax , rue des Barnabites

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 2017 AE 42, 67, 68, 1825 A2 349, 350, 351, 351 bis

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